“Faire à 200 % ce que l’on aime” Au Club Alpin

L’itinéraire du Tour du Mont Blanc et l’hôtel Au Club Alpin se marient parfaitement dans un environnement merveilleux au bord du lac de Champex. Depuis 2020, l’hôtel propose un concept unique avec un bel et cosy espace de bien-être et un restaurant désormais étoilé par Michelin. Des œuvres d’art habillent les lieux et les chambres sont spacieuses et contemporaines. Son propriétaire Michel Thetaz souhaite proposer à travers ce magnifique projet une expérience unique respectant l’authenticité de l’endroit. Travaillant en famille, avec son épouse et ses deux filles, Michel tient fermement à ses valeurs et à la préservation de la beauté de Champex. Originaire d’Orsières, ce ­multi-entrepreneur, notamment à la tête d’une société de gestion de fortune, répond à nos questions.

Michel Theytaz

Pourquoi as-tu investi à Champex ? Qu’est-ce qu’il te plait dans cette destination ?

Nous sommes venus à Champex pour une double raison. Tout d’abord, ayant beaucoup voyagé nous souhaitions réaliser quelque chose dans notre commune d’origine. Nous voulions nous ancrer définitivement par une construction dans un magnifique environnement.

De plus, Champex correspond à cette vision de créer un projet dans la nature. On l’appelle d’ailleurs le « petit Canada », avec ses forêts, son lac et ses paysages. De par sa géographie, elle ne pourra jamais devenir une grande station, gardant ainsi son authenticité. C’est un lieu que nous aimons beaucoup et qui s’accorde à nos valeurs.

Comment est née l’idée de l’hôtel ?

Nous venons skier à Champex depuis que nous sommes enfants. Le lieu est magique, mais semblait mal exploité. Nous étions convaincus qu’il fallait faire quelque chose de différent. Nous avons ainsi pris conscience qu’on pourrait créer un beau projet dans cet endroit idyllique.

Acquérir cet espace a pris du temps. En 2016, nous avons pu officiellement concrétiser cette acquisition et les travaux se sont achevés en 2020.

Plus qu’un hôtel, un club.

Quel est le concept du projet ?

Le projet est anticyclique : nous visions à faire quelque chose qui n’avait jamais été réalisé.

Nous souhaitions créer un espace fédérateur réunissant une clientèle variée. Certains apprécient des moments de détente spa ainsi que dormir dans un cadre unique. D’autres sont adeptes de sports tels que le ski et le cyclisme. Enfin, des personnes apprécient l’échange, à travers les œuvres d’art que l’on retrouve partout dans l’hôtel.

À partir de l’établissement, nous ajoutons des éléments, tels que le Club immobilier ou les activités cyclistes.

Une nouvelle étape en 2024 ?

Effectivement, l’année prochaine, nous construirons un deuxième bâtiment proposant plus d’une vingtaine de chambres supplémentaires. Cette plus grande capacité permettra de répondre à une demande importante de réservations que nous n’arrivons pas à satisfaire.

Bien-être au Club Alpin.

Les œuvres se retrouvent partout dans l’hôtel. Quelques mots à ce sujet ?

Nous avons accumulé des œuvres d’art au fil du temps, des voyages et des rencontres. Nous souhaitions les intégrer à notre projet. Ces œuvres sont très éclectiques, mais exclusivement contemporaines.

Celle que tout le monde voit est l’œuvre avec le plat de pâtes à l’entrée du restaurant, de l’artiste canadienne Cloe Wise. Tout le monde l’interprète de manière différente : certaines personnes l’adorent, d’autres la détestent, mais la plupart des œuvres d’art provoque la discussion.

En quels autres aspects la personnalité du propriétaire se reflète dans l’hôtel ?

Les choix sont locaux. Le restaurant travaille exclusivement avec des produits du terroir. Par exemple, les légumes viennent de la plaine du Rhône. Ces choix se reflètent également dans la construction. Les pierres taillées proviennent du Simplon. Elles sont très appréciées pour leurs reflets et couleurs variées, vers les tons de gris foncé.

Ayant eu énormément de succès dans les affaires, le Club Alpin est un plaisir ou une continuation de ta vision ?

C’est une continuation de ma vision sans conteste, c’est-à-dire basé sur les mêmes critères et valeurs : patience, discipline, et la volonté de ne pas favoriser les gains à court terme, mais la confiance et la stabilité à long terme. J’ai toujours effectué les mêmes choix dans les affaires. L’emblème de ma société financière est d’ailleurs la tortue. Bien que pas très rapide, c’est elle pourtant qui gagne la course…

Un cadre unique et exclusif.

Le restaurant vient de recevoir quelques distinctions : est-ce une vraie volonté ou une surprise ?

Inévitablement, nous avons cet objectif de proposer une bonne cuisine, d’offrir quelque chose à la clientèle qui ne se trouve pas ailleurs. C’est pour cette raison que le Gault & Millau et, par là même, Michelin se sont intéressés au Club Alpin. Nous ne cachons pas la fierté d’avoir été récompensé. Cela reflète le magnifique travail de l’équipe de cuisine, dont le Chef est Mariano Buda.

Le travail en famille – c’est un plus ?

Ça facilite les choses. Nous n’avons pas les mêmes qualités, ce qui permet de complémenter les efforts de chacun. Nous nous entendons aussi bien. C’est un plus dans les choix que l’on doit faire, grâce à la capacité d’échanger. Nous nous engageons dans notre travail du mieux possible avec les valeurs familiales.

Quelques mots sur ton lien avec VFP ?

C’est une amitié de longue date, la preuve ici encore que les liens à long terme et leurs qualités sont les meilleurs choix.

Je connais Véronique depuis le début de ma carrière dans les années 70. À l’époque, nous nous sommes connus par le travail et avons toujours gardé le contact. C’est une valeur immense que les relations amicales forgées sur le long terme.

Michael est le reflet de sa mère : il a le même état d’esprit. En deux minutes, nous lisons chez lui les caractéristiques de ses parents : réfléchi et volontaire des qualités que j’admire. Nous pouvons travailler ensemble et ça marche.

En tant que personne inspirante du monde des affaires, un petit conseil pour trouver un bon équilibre travail/plaisir ?

Intuition et motivation favorisent le plaisir et l’équilibre. Se faire confiance et s’investir à 200 % voilà ma recette pour un bon équilibre.