Né et ayant grandi à Verbier, Yannick Michellod est un vrai entrepreneur local. Après une formation de paysagiste à Genève, il a travaillé quelques années au Châble pour une entreprise spécialisée dans les espaces verts, avant de lancer sa propre structure en 2016. Une startup qui s’est transformée en PME. Au départ, leurs locaux étaient dans le sous-sol d’une vieille grange composée de terre battue avant de s’établir en 2019 dans le spacieux et nouveau dépôt construit à Versegères. L’entreprise est aussi passée de 2 employés à 10, voire 15 employés aujourd’hui selon la saison. Spécialisée dans l’aménagement et l’entretien des espaces verts, Michellod Paysage est devenue en quelques années une entreprise de paysagisme incontournable de la région. Interview du fondateur.
À quoi doit penser un propriétaire de chalet ou de maison en termes d’aménagement extérieur ?
Le premier point à savoir, c’est l’intérêt que vous portez à votre jardin et l’utilisation que vous allez en faire. Est-il pour vous secondaire ou important à vos yeux ? Purement esthétique ou également pratique et fonctionnel. À partir de là, on peut déterminer le degré de finition du jardin, son style et son utilité.
Ensuite, on essaie de réaliser des extérieurs qui s’intègrent dans le bâti et le paysage local. On essaie de travailler de plus en plus avec des plantes indigènes et des essences de montagnes qui sont déjà bien adaptées ici.
Finalement, il y a la question du budget. Mais avec le jardin, on a la chance de pouvoir laisser grandir les plantes si le budget est plus serré. Ou alors, à contrario, nous pouvons créer un jardin à maturité en quelques jours seulement en plantant des arbres déjà adultes et âgés de plusieurs dizaines d’années.
Pourrais-tu nous donner une définition d’un bel extérieur ?
C’est un extérieur qui s’intègre bien dans l’environnement global, qui semble être naturel et qui vit avec les saisons. C’est très esthétique. En montagne, on est un peu plus limité avec les espèces fleuries, mais on peut jouer avec les différents feuillages en automne et les différentes floraisons au printemps. Après l’extérieur doit aussi remplir certaines fonctions, comme protéger des vis-à-vis.
As-tu remarqué une évolution dans les besoins de la part des propriétaires de chalets ?
Oui, quand j’ai commencé en 2007 comme paysagiste à Verbier, nos clients ne venaient que 2 semaines l’hiver et 2 semaines l’été. Du coup, le jardin était entretenu de la façon la plus basique possible. Aujourd’hui, il y a davantage d’habitants sur Verbier à l’année, demandant des jardins de plus en plus élaborés et des entretiens beaucoup plus fréquents. Les propriétaires portent de plus en plus d’intérêt dans des extérieurs de qualité.
Quels sont les atouts de ton entreprise ?
Tout d’abord une excellente connaissance du métier et des végétaux de montagne, ce qui nous permet de répondre aux attentes des clients en leur proposant la bonne plante au bon endroit. Ensuite nous sommes réactifs et disponibles toute l’année. S’il y a une urgence, nous sommes constamment présents dans la région. Le fait de parler anglais est un atout important pour la clientèle internationale. Enfin, la satisfaction de nos clients est notre priorité et cela se fait savoir par le bouche-à-oreille.
Comment considères-tu la relation client ?
Premièrement, je suis toujours la personne de contact auprès des clients. Mon but, c’est d’avoir une bonne relation avec le client, de le garder sur le long terme et qu’il soit satisfait de nos prestations. Aujourd’hui, on compte près de 250 chalets à entretenir à Verbier. Nous sommes partis de 0. Chaque année, nous augmentons notre parc de 10 à 20 %. Pour chaque nouvel espace vert que nous réalisons pour un chalet, nous gérons ensuite l’entretien dans 90 % des cas.
Quelle est l’importance de la durabilité dans ton métier ?
Dans notre métier, c’est primordial de penser à la nature. Quand on fait des projets d’aménagement, on travaille avec la terre. Si le jardin se développe bien, c’est la nature qui nous remercie. Si l’on va contre-nature, cela ne fonctionne pas. On essaie de privilégier des engrais naturels et d’éviter l’utilisation de produits phytosanitaires. Nos projets sont principalement réalisés avec des plantes indigènes qui supportent très bien notre climat. Avec le réchauffement climatique, on commence à réfléchir à des jardins qui nécessitent moins d’eau.
Quelle est la vision de l’entreprise dans les prochaines années ?
Nous avons la volonté d’améliorer la qualité de notre service, de fidéliser notre clientèle et nos employés ainsi que de développer le marché local. On a de la chance d’avoir pratiquement tout notre travail dans le Val de Bagnes. Grandir oui, mais dans la mesure où j’arrive à maintenir le contact direct avec la clientèle.
Et celle de Verbier ?
Verbier a beaucoup changé depuis que je suis enfant. C’est une chance incroyable d’y être né, d’y avoir grandi et d’y travailler. Je suis reconnaissant du développement de la station. Je trouve que Verbier va dans la bonne direction. La station dispose d’une clientèle sportive qui aime la nature, très sympathique et intéressante.
Aurais-tu une recommandation d’activités sportives uniques dans la région ?
Ce qui est génial, c’est de prendre le vélo électrique et d’aller par exemple jusqu’à la Cabane Chanrion fraîchement rénovée. La nature est incroyable et sauvage. On sort de la zone très fréquentée de Verbier. Cet été, ça sera aussi de profiter de l’ouverture du secteur de Bruson avec le nouveau télésiège de la Pasay pour aller se balader en direction du Col de Mille. Enfin, une petite raclette dans un mayen un peu isolé, ça n’a pas de prix.