Sabine Fournier : l’âme créative et la bonne étoile d’une artiste valaisanne

Une bonne étoile a guidé le parcours artistique de la Valaisanne Sabine Fournier. C’est par les circonstances de la vie et les « hasards » des rencontres qu’elle a pu découvrir cette passion pour la peinture et ce don inné chez elle. Elle n’avait pourtant pas choisi cette voie aux prémices de sa carrière professionnelle.

Sabine Fournier s’est lancée dans le monde du travail comme assistante en pharmacie. C’est à ce moment-là qu’elle rencontre son mari, Thierry Fournier, dirigeant la Bijouterie Fournier à la Place Centrale à Martigny. Deux enfants naissent de cette union et Sabine décide de rester à la maison pour s’occuper d’eux pendant 10 ans.

 « J’ai toujours bricolé : que ce soit le crochet, tricot, poterie… J’ai toujours fait des bricolages avec les enfants. » A 40 ans, une opportunité se présente à elle, donner des cours au magasin Ecol’arts à Martigny. Parallèlement, elle entame une formation à Payerne chez l’artiste Vreni Barilier qui enseigne l’utilisation de matières. « C’était un peu la chimie comme en pharmacie », nous confie-t-elle. « C’est elle qui m’a tout appris. » Une révélation pour Sabine.

En 2019, le magasin Ecol’arts ferme ses portes et Sabine se retrouve sans lieu d’exposition et d’accueil pour les cours. La bonne étoile la guide encore. Un local dans la Rue du Bourg à Martigny se libère : pour ses 50 ans, elle décide de s’offrir une Galerie, nommée La Belle Toile… Consciente de sa chance, elle expose ses propres oeuvres et celles d’artistes locaux, tout en donnant des cours. « Que du bonheur » selon ses mots.

Interview de Sabine Fournier, dans la perspective du vernissage qui aura lieu chez VFP le vendredi 9 décembre.

D’où est venue cette passion pour l’art ? 

J’ai commencé toute petite avec une cousine très bricoleuse à tricoter et bricoler. Lorsque j’ai arrêté de travailler, je faisais des décorations de Noël, dans mon jardin à Salvan, entretenais un joli intérieur… Je pense que j’avais ça en moi.

Donner des cours à Ecol’arts m’a ensuite propulsée. J’ai pu lâcher ma créativité. L’art est devenu mon travail. Je me suis rendue compte que j’avais le contact facile avec les gens et les cours se passaient et se remplissaient bien. Ce magasin était génial. On pouvait créer toutes sortes de choses, lampes, statues… C’est plus tard que j’ai commencé à donner des cours de peinture.

La rencontre avec Madame Vreni Barilier m’a fait vraiment découvrir la peinture. Une fois que j’ai appris les matières, c’était le feu d’artifice. C’est vraiment devenu une passion, quelque chose d’important dans ma vie.

Est-ce que votre approche de l’art a évolué au fur et à mesure des années ?

Tout s’est aligné pour que ça évolue. Toutes ces rencontres avec l’Ecol’Art et Madame Barilier. Puis le magasin qui ferme, je me suis retrouvée sans local. C’est alors que je me suis lancée à la recherche d’un nouveau local. Et soudain l’opportunité de m’établir dans la rue de Martigny-Bourg avec l’achat d’un espace pour ouvrir ma propre Galerie puis un deuxième  pour en faire mon atelier où je donne mes cours de peinture. Mieux on ne pouvait pas rêver. Une bonne étoile, le destin. Je vous dis franchement je n’ai pas l’impression de travailler. Ce n’est que du plaisir, que des choses que j’aime. Je fais tout comme je veux. Je n’ai pas de contrainte.

Que souhaitez-vous transmettre à travers votre art ?

La peinture c’est comme une thérapie. C’est ça que j’aime aussi. Parce que je rencontre plein de gens différents, des caractères différents, des parcours de vie différents. La peinture ça permet d’évacuer : des personnes qui ont un travail très prenant viennent là pour vider leur tête. Il y en a d’autres qui adorent l’art. L’art crée vite des liens, lie des gens. J’aime ce côté social, aider. J’ai beaucoup de chance. Pour moi, l’art c’est la création, réaliser quelque chose.

Vous avez une Galerie à Martigny : Quelle est sa mission ?

Ma galerie a trois espaces. Tout d’abord, deux d’entre eux sont réservés pour les artistes de la région. Certaines personnes n’ont jamais exposé. Il y a de vraies perles en Valais. J’ai une longue liste d’attente. Ce qui est bien et pas bien. D’un côté, je n’ai pas à chercher. Mais de l’autre, si quelqu’un vient avec un super projet, je dois attendre un peu pour l’exposer. Puis j’ai un espace où j’expose mes peintures, mes parapluies, mes foulards, tous ces articles. Et enfin, à côté de la Galerie un autre local pour donner mes cours de peinture.

Comment choisissez-vous les artistes ?

Je privilégie le travail. J’aime les gens qui font du travail, que ce soit n’importe quelle création. L’artiste, dont les œuvres sont exposées dans ma Galerie maintenant, emploie beaucoup de matières, l’acrylique, de l’huile… Sur chaque tableau vous voyez quelque chose, un papillon, un oiseau… Il y a vraiment beaucoup de travail. J’ai besoin qu’il y ait de la création, de la matière. J’ai eu l’occasion d’exposer les peintures d’une jeune artiste qui peignait des montagnes. On aurait dit des photos, c’était tellement beau.

A travers l’exposition Souffles Divers, pouvons-nous découvrir certains thèmes ?

Souffles Divers, Souffles d’hiver, c’est un jeu de mots. Le tableau est tout craquelé, c’est du marbre. Ça fait penser un peu à la neige, aux crevasses, à ces choses-là. Vu que je suis en montagne (Salvan) pendant l’hiver, je voulais jouer sur les mots. De plus, la poudre noire que je mets dessus, je dois la souffler. D’où le nom « Souffles divers ». On dirait des flocons qui tombent.

Dans le tableau réalisé pour Verbier (cf. photo ci-dessus), on découvre de la poudre de marbre, mélangée avec une colle. Appliquée sur le tableau, elle réagit comme elle veut. Ce jour-là, comme il faisait chaud, elle a craquelé. Ensuite, j’y ai ajouté une multitude de couches de couleurs qui viennent se compléter les unes aux autres. L’important c’est de toujours voir la couleur de base.

Comme autres matières exposées chez VFP, il y a de la cire, du sable mélangé à de l’acrylique, des couches et des couches de peintures, de la cire. Il y a des tableaux à base de goudron, d’autres avec de la rouille. Des petits tableaux sont également réalisés avec des pigments.

A découvrir le vendredi 9 décembre lors du vernissage chez VFP. Pour s’inscrire : vfp@verbier.ch