Les taux se sont avérés très volatiles en 2022, créant une forte instabilité. Pourquoi et à quoi s’attendre pour 2023 ?
L’évolution des taux à court terme dépend principalement de l’évolution du taux directeur des banques centrales. Nous avons débuté 2022 avec un taux directeur de la BNS à -0.75% et un taux hypothécaire médian de 0.70%. L’indice des Prix à la Consommation ayant dépassé le seuil de 3.5% cet été, la BNS a appliqué une hausse de son taux directeur de +1.25%. Cela a permis de voir l’indice redescendre à 3%. Le taux directeur est donc passé de -0.75% à 0.50% et le taux client hypothécaire médian à été enregistré à 1.20% en novembre.
Pour les taux fixes, c’est l’offre et la demande ainsi que la confiance interbancaire qui servent de baromètre. Début 2022, la Confédération empruntait ses fonds à 10 ans à 0%, alors que les établissements financiers se facturaient en moyenne à 0.20%. Ce faible écart démontrait une excellente confiance sur le marché interbancaire. Le taux des obligations de la Confédération à 10 ans a ensuite augmenté pour atteindre des pics à 1.50%. En parallèle, la confiance interbancaire s’est dégradée. L’écart le taux de la Confédération et l’administration fiscale américaine (IRS) est passé à presque 1%. Ce stress sur le marché interbancaire, cumulé à un désintéressement du franc suisse, a entraîné les taux clients à la hausse pour atteindre en octobre un taux médian à 10 ans à 2.80%.
Pour 2023, tout le monde s’accorde à dire que nous aurons bientôt atteint le pic de la hausse des taux directeurs et que les taux à court terme médians ne devraient pas augmenter de plus de 1%. Du côté des taux longs, avec la conjoncture économique et politique, il est difficile de se prononcer sur l’évolution du taux d’emprunt du CHF ainsi que sur la confiance interbancaire. Il se pourrait que le taux médian à 10 ans atteigne 3%, avec une forte volatilité.
Yannis Eggert
Senior Premium Credit Advisor
et co-fondateur de resolve.ch