“Entre les Crêtes” : exposition de Loïc Delcroix chez VFP

Ancien étudiant de l’Ecal, Loïc Delcroix est un designer et illustrateur de Verbier. Enclin à la contemplation, cet amoureux de nature et de voyage, s’inspire de son quotidien entre le Val de Bagnes qu‘il parcourt inlassablement et les océans qu’il aime surfer. Il dessine depuis toujours, mais c’est lors du confinement qu’il éprouve un besoin profond de créer, en vue de partager avec les autres sa vision attentive et poétique du monde qui l’entoure. "J'ai toujours dessiné, aussi loin que je me souvienne. Pour moi dessiner est un moyen de me changer les idées et de me sortir de toutes ces machines qui vampirises nos vies. Aujourd'hui, j'essaie de ralentir, de prendre le temps de faire les choses. Revenir à la base de mon art." Il a choisi pour cette exposition de vous présenter une sélection de paysages qui encourage à la rêverie et à la découverte. Interview en vue du vernissage.

D’où vient cette passion pour le dessin ?

Je suis quelqu’un d’assez contemplatif dans la vie en général. J’aime marcher et parfois me perdre dans la nature accompagné d’un petit carnet à croquis, et rester assis à observer la nature et dessiner ce que je vois autour de moi : une montagne, des nuages, des vagues ou un animal… C’est difficile à expliquer, mais quand je dessine je ne pense à rien. C’est comme si mon cerveau divaguait un peu et que je le laissais faire. C’est comme quelqu’un qui récite des mantras, quelque chose de méditatif.

Les paysages, la source de votre créativité ?

Beaucoup de paysages sont exposés ici, mais je dessine aussi d’autres choses. Parfois l’idée part d’un truc tout bête. Un jour, j’étais à la mer avec mon fils en train de surfer. Je trouve un petit coquillage sur la plage avec une forme un peu spécial. Et de ce petit coquillage, je suis arrivé à complètement autre chose en créant une créature fantasmagorique. C’est ce que j’aime dans le dessin, l‘ inattendue qui s’impose à toi. Dessiner me permet de me retrouver. Et ça me rend heureux.

Est-ce qu’il y a un lien entre tous les tableaux exposés chez VFP ? 

J’aime bien dessiner avec différentes techniques (fusin, aquarelle ou encre de Chine). Mais j’apprécie plus particulièrement les dessins en noir et en blanc. Ça me ressemble plus. J’aime le contraste, la lumière que cela dégage.

La plupart de mes dessins sont souvent reliés à des moments, à des balades, des endroits où je suis allé, des choses que j’ai vues ou ressenties. Ça ne sera pas exactement pareil, mais ça va m’évoquer ce moment-là pour toujours. Souvent ce sont des endroits que j’aime beaucoup.

Ce phare dans Les Landes par exemple, c’est un des endroits que j’aime le plus au monde. Un endroit où je vais depuis que je suis jeune et que j’ai toujours beaucoup aimé. 

S’il me fallait trois mots pour décrire cette exposition, ce serait : Nature, Contemplation et Partage.

Pourquoi le partage ?

J’étais venu chez VFP pour voir l’exposition de Laura Chaplin. Ma femme a dit à Véronique Fellay que je dessinais aussi. Ensuite, Véronique m’a proposé d’exposer dans leur agence. Je me suis dit que c’était le moment montrer   ce que je fais. De ne plus garder tout ça pour uniquement moi, et de le partager avec les autres.

Et offrir plus de place à ta passion qu’est le dessin ?

J’ai vraiment envie de développer de plus en plus ce côté-là chez moi. C’est ce qui me fait du bien : c’est ça que je veux me concentrer dans le futur. J’ai toujours été fasciné par les personnes qui décide de se lancer dans l’art et de vivre de leur passion. Ça ne se fait peut-être pas du jour au lendemain. C’est un cheminement mais j’ai plusieurs pistes pour les années à venir.

Raconte-nous l’un de tes dessins exposés chez VFP.

Le Phare des Landes (cf. photo). C’est un endroit où je vais régulièrement depuis des dizaines d’années. C’est vraiment un lieu particulier pour moi que je préfère garder un peu secret.

J’ai voulu redessiner ce phare que je trouve toujours très impressionnant. Il se dresse au milieu de la forêt, et à part quelques dunes autour, C’est très épuré. J’adore l’observer la nuit depuis très loin. C’est vraiment le gardien. Il a une présence, quelque chose d’assez impalpable. 

Dans ce dessin, j’ai voulu donner une sorte de sensation. Entre le côté très concret de son architecture et l’effet surnaturel qui se dégage de la manière dont j’ai fait les nuages et amené la lumière. J’aime bien le contraste entre les deux. C ‘est un comme une sorte de mirage.

J’espère que ceux qui ont vu ou verront l’exposition, ressentiront une petite émotion et découvriront le côté rêveur à travers mes dessins.

BIOGRAPHIE EXPRESS

Né en 1974, il vient en vient en Suisse à l’âge de 21 ans étudier l’art et le design à l’ Ecole Cantonale d’art de Lausanne. Actuellement, il est designer dans une entreprise internationale active dans le sport.
Les autres passions qui nourrissent sa créativité : Le surf, le ski et les grands voyages que lui organisent sa femme Pauline Oreiller-Delcroix qui a l’Agence de voyage Verbier Tours,